Chapitre 24

 

— Tu t’es habillée en mon honneur ?

Sébastian déglutit visiblement en regardant Kaderin.

Au moment d’entrer, il se livra à sa petite danse d’hésitation habituelle, mais après avoir examiné son hôtesse de la tête aux pieds, il s’avança comme si quelqu’un le poussait dans le dos. On ne pouvait se méprendre sur ce qu’il pensait du léger pull noir moulant, de la minijupe et des sandales à talons hauts.

Ensuite, Kaderin fut enchantée de voir les yeux gris avides dériver jusqu’à ses seins, car sinon Sébastian aurait peut-être remarqué qu’elle restait bouche bée.

Ce type était une vraie bombe.

Vu sa taille imposante, il réussissait tout juste à se tenir droit là où le plafond était le plus haut – deux mètres trente. Son jean foncé soulignait ses hanches étroites, tandis que sa chemise noire mettait en valeur son torse musclé : une tenue simple, élégante et franchement coûteuse. Son visage était complètement guéri, la pointe de ses cheveux noirs mi-longs encore humide d’une douche récente.

Trop sexy. Sacré avantage biologique. Pouvait-on attendre d’une femme qu’elle dise non, s’il voulait lui faire l’amour ?

Lorsque leurs yeux se croisèrent de nouveau, il avait l’air si passionné qu’elle sentit la nervosité s’emparer d’elle et le rouge lui monter aux joues. Mes dieux, voilà que ce vampire me fait rougir.

— C’est le genre de tenue que je porte d’habitude. (Après en avoir essayé une trentaine, en l’occurrence.) Enfin, quand je n’ai ni à me battre ni à faire de la course ou de l’escalade.

Il lui effleura la nuque d’une caresse, un demi-sourire aux lèvres.

— Ni à te jeter d’une falaise pour sauter par surprise à la gorge d’une sirène.

Il avait donc décidé de se montrer charmant, cette fois-ci ? Forcément… il ne pouvait pas savoir qu’il ne risquait aucune protestation. Son arsenal dévastateur de beau mec et son charme discret, spontané, n’étaient même pas nécessaires.

Cette nuit, Kaderin lui appartenait.

Elle s’était sentie tellement mal en l’attendant. Tellement seule et… ma foi, condamnée. Après examen des plus sombres recoins de son âme, la décision s’était imposée.

Pour reprendre les mots d’une immortelle jeunesse prononcés par Regina : « Vas-y, bordel. » Kaderin allait peut-être mourir, mais avant de retourner à la poussière, elle vivrait une nuit de passion. Et, en y réfléchissant bien, la seule personne avec qui elle avait envie de la vivre, c’était lui. Une seule nuit.

Elle venait de lui dire qu’elle s’habillait toujours comme ça. C’était vrai, mais il était vrai aussi qu’elle avait essayé au moins deux fois tout le contenu de son sac de voyage et qu’elle voulait le lui cacher. Elle s’était plantée devant le miroir pour examiner son reflet, ce qui ne lui était pas arrivé depuis des siècles, en se demandant ce que Sébastian aimait chez elle… à moins qu’il n’ait envie d’elle que parce qu’elle l’avait animé ? À l’idée de partager l’intimité d’un homme après un millénaire de chasteté, elle s’était sentie si anxieuse qu’elle avait eu du mal à boucler les minuscules attaches de ses sandales.

Incroyable, lamentable, mais vrai, elle lui était reconnaissante de sa compagnie. Sans lui, elle aurait passé la nuit à songer à sa mort imminente, mais il était là, avec au fond des yeux une lueur un peu inquiétante qui électrisait Kaderin.

— Tu es magnifique, reprit-il.

Des mots tout simples, mais prononcés d’un ton grave et accompagnés d’un regard si brûlant qu’elle en frissonna.

Elle s’examina de haut en bas.

— Tu ne me trouves pas un peu petite ?

Encore ce sourire fabuleux. Elle s’offrit le plaisir décadent de regarder changer l’expression du visage viril, aux traits ciselés.

— Je te trouve merveilleusement belle. Même si j’ai peur de te faire mal au moindre contact.

Écouter cette voix de basse était tout aussi délicieux. Elle n’aurait pas dû aimer ça à ce point, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher.

— Me faire mal ? (Un léger rire lui échappa.) Ça fait mal de perdre un membre. De recevoir un baquet d’huile bouillante. Mais tout ce que tu peux m’infliger, je suis capable de le supporter… si j’en ai envie.

Il s’approcha à la frôler, mâle brûlant, massif, dressé au-dessus d’elle. Dieux du ciel, il sentait bon !

— En as-tu envie, Kaderin ?

Oui ! Elle avait envie qu’il l’embrasse… absolument partout. Lui, un vampire. Lorsqu’elle hocha la tête, le souffle coupé, il la prit avec douceur par le menton pour attirer son visage contre le sien et s’emparer de ses lèvres.

Le baiser fut très doux… pour commencer, Sébastian se forçant manifestement à rester tendre, jusqu’au moment où il gémit et où l’étreinte devint désespérée. À croire qu’il allait partir au bagne, là aussi. Une impression que partageait Kaderin, ce soir-là.

Les lumières clignotèrent à deux reprises. Elle se força à s’écarter de lui.

— On va décoller. Il… euh… il faut s’asseoir, en principe.

Il se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche, l’attrapa par la taille et l’attira sur ses genoux. Au moment où les fesses de sa compagne se posaient sur son érection ardente, il poussa une sorte de sifflement tandis qu’elle lâchait une petite exclamation de surprise, en se rappelant brusquement la taille qu’il faisait.

— Tu… tu as déjà pris l’avion ? demanda-t-elle dans une pitoyable tentative de conversation.

— Non.

Il lui écarta les cheveux de la nuque pour plaquer sur sa peau nue un baiser brûlant.

— Et ça m’étonnerait que je me rappelle grand-chose de ce vol.

Comme il enfouissait le visage dans son cou, elle se raidit et s’écarta légèrement.

— Tu ne me mordras pas ?

— Je te jure que non. Je suis navré que ça se soit produit, l’autre nuit.

Des émotions incontrôlables s’agitaient toujours en elle. Les mots jaillirent de nulle part, irrépressibles :

— Quoi qu’il arrive à l’avenir, Sébastian, je tiens à te dire que je…

Elle baissa les yeux, avant d’ajouter dans un murmure :

— … je suis contente que tu sois ici avec moi.

Quand il lui passa le doigt sous le menton pour lui relever la tête et croiser son regard, elle constata qu’il avait l’air fier d’elle.

— Merci de me le dire.

— Il me semblait que je devais.

— C’est déconcertant, hein, ce mélange de sentiments ? Ce n’est pas facile pour moi non plus, tu sais. Mais on s’en sortira, ensemble.

Elle ne serait pas de ce monde assez longtemps pour cela…

Cette pensée à l’esprit, elle s’installa à califourchon sur ses genoux. Il prit son visage dans ses mains tremblantes, et elle se pencha pour l’embraser au coin des lèvres, sur la joue, dans le cou, avant de remonter poser sur sa bouche un baiser léger. Une fois de plus, ce seul contact la laissa haletante. Elle le renforça en se collant à lui et en lui léchant les lèvres.

Enfin, elle se rejeta en arrière, puis se débarrassa de son pull et dégrafa son soutien-gorge en dentelle. Lorsque son regard se posa de nouveau sur son compagnon, il contemplait ses seins nus, bouche bée, fasciné…

L’après-midi même, dans la caverne des basilics, elle s’était aperçue qu’il ne voulait pas aller trop vite. Sans doute comptait-il aussi prendre son temps ce soir. À en juger par sa réaction, il pensait qu’elle venait de brûler les étapes.

— Je Katia…

Il déglutit. On aurait dit qu’il mémorisait la scène, comme s’il craignait de ne jamais rien revoir de pareil.

La terrible vérité, c’était qu’elle adorait la manière dont il fixait sa poitrine, les yeux ronds. Elle adorait l’air quasi torturé qu’il avait en voyant ses mamelons durcir juste sous son nez.

— Délicieux…

La voix grondante fit courir en elle une vague de chaleur qui se concentra entre ses jambes. Dieux du ciel, cette sensation lui avait tellement manqué !

Sébastian posa les mains à plat dans son dos pour la pousser légèrement en avant, afin de lui lécher un mamelon avec douceur. Ce seul contact arracha un gémissement à Kaderin, juste avant que les lèvres du vampire ne se referment sur le bout de son sein. Il lui fit écho, sans rouvrir la bouche, puis se mit à aspirer avec force en jouant de la langue, jusqu’à ce que le bourgeon captif palpite presque douloureusement. Alors, il le libéra… pour passer à l’autre. Après quoi, il recula la tête et se replongea dans la contemplation de la poitrine nue de sa compagne, qui se demanda enivrée, s’il voulait constater de visu l’efficacité de ses baisers.

Son souffle brûlait les petites pointes humides. C’était insupportable…

— S’il te plaît, Bastian, murmura-t-elle.

S’il voulait la caresser, c’était maintenant ou jamais.

Il la fit changer de position, l’installant en travers de ses genoux, la tête sur son bras.

— Écarte les jambes.

Un ordre rauque, auquel il l’aida à obéir au point que la minijupe de Kaderin, remontée jusqu’à la taille, dévoila bientôt sa culotte.

Les doigts de Sébastian lui parcoururent l’intérieur de la cuisse.

Les yeux entrouverts, les paupières lourdes, il tira la culotte de côté, fit glisser son autre main sur la taille de la jeune femme puis descendit la caresser plus bas. Elle était trempée. Il poussa un juron, avant d’ajouter d’une voix brisée :

— Pour moi.

Ce n’était pas réellement une question, mais on aurait dit qu’il voulait obtenir confirmation.

— Pour toi, chuchota-t-elle.

Il frissonna.

— J’en suis heureux. Et c’est une bonne chose, parce que je suis prêt pour toi en permanence.

Fasciné par la moiteur glissante de la chair offerte, il la frottait doucement. Kaderin haletait, à présent. Un grondement au fond de la gorge, il introduisit un doigt en elle, tandis qu’elle se tordait contre lui, sur sa verge palpitante.

— Je vais t’embrasser là… toute la nuit.

Il releva la main pour plonger le doigt plus profondément, en caressant lentement le clitoris avec le pouce.

Cette fois, elle cria. Elle qui avait toujours trouvé le cunnilingus incroyablement érotique tremblait d’excitation à la pensée perverse qu’un vampire puisse lui en prodiguer un.

Qui était ce type dominateur, terriblement excitant ? Au début, il lui avait paru prudent, hésitant… Les choses avaient bien changé !

Jamais un décollage n’avait été aussi agréable.

— Bastian… il faut…

— Tu veux que je t’embrasse, Katia ?

— Oui !

Elle ondula des hanches pour faire jouer le doigt en elle, tandis qu’il gémissait contre un mamelon humide.

Il continua à la tourmenter de cette manière jusqu’à ce que l’avion atteigne son altitude de croisière. Les lumières de la cabine s’éteignirent alors une à une, à l’exception de la lampe posée sur la table… où il allongea doucement Kaderin, après l’avoir soulevée sans difficulté.

Quand il glissa les mains sous sa jupe pour attraper sa culotte, elle se contorsionna afin de s’en dépouiller.

Il lui remonta de nouveau la jupe jusqu’à la taille puis s’assit devant elle dans le fauteuil rembourré, baigné d’ombre alors qu’elle était enveloppée de lumière. Ses mains rudes lui écartèrent les cuisses avec douceur.

— Tu es si belle ! murmura Sébastian d’une voix rauque, devant la nudité de Kaderin.

Son sexe se contracta, tandis qu’elle gémissait sous ce regard brûlant.

Personne ne l’avait jamais contemplée de cette manière ; elle ne s’était jamais sentie aussi exposée, aussi vulnérable. Pourtant, son corps avait toute confiance en lui. Enfin, il pressa les lèvres contre sa cuisse, l’embrassa et la lécha de plus en plus haut, pendant qu’elle frissonnait, les doigts enfouis dans l’épaisse chevelure noire.

Avec un soupir, elle releva les genoux et laissa ses jambes s’écarter pour qu’il fasse d’elle ce qu’il voulait.

La valkyrie sans coeur
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